Comment Wild Shots Outreach change des vies en soutenant les ambitions de chacun

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Dix étudiants et éducateurs du programme Wild Shots Outreach/Canon Young People Programme en Namibie, photographiés de haut et de loin. Ils se tiennent devant leur camion et le désert avec des montagnes à l'horizon s'étend derrière eux.

Les enseignants du monde entier possèdent des talents uniques, dont une capacité hors du commun à repérer le potentiel. Ils savent également que cela nécessite souvent de l'aide. Au début, c'est un grand sentiment de choc qui a poussé l'éducateur Mike Kendrick à fonder Wild Shots Outreach (WSO) En 2015, il a rapidement compris que le potentiel des jeunes de la région du Parc national Kruger était tout aussi énorme.  

Peu de temps après s'être installé aux abords du parc national Kruger en Afrique du Sud, il s'est rendu compte que les familles noires locales n'y étaient jamais entrées. « Il y a des gens à la périphérie du parc dont le nom de famille est Ndlovu, ce qui signifie éléphant », explique Mike. « C'est un nom de famille très courant, mais ils n'ont jamais vu d'éléphant. Cela veut dire qu’un patrimoine, un lien culturel avec la faune sauvage, a été rompu. »

C'est une douloureuse survivance de l'époque où ces communautés n'avaient pas le droit d'entrer dans le parc. Cependant, cet héritage perdure et, aujourd'hui, les barrières à l'entrée sont socio-économiques. L'éducation est difficilement accessible et les familles doivent souvent choisir quels enfants elles peuvent envoyer à l'école, quand elles en ont les moyens. Pour Mike, c'est une double privation qui empêche les enfants d'avancer malgré leurs nombreux espoirs et rêves d'avenir, et leur potentiel extraordinaire.

Sept étudiants du programme Wild Shots Outreach/Canon Young People Programme au Botswana en safari à pied. Ils sont accroupis ou assis par terre, dos à la caméra, certains tenant leur propre appareil photo devant leur visage tandis qu'ils photographient un groupe de huit éléphants tout près.

En 2017, le WSO est devenu l’un des premiers partenaires du Canon Young People Programme (CYPP). Ensemble, nous avons mis de nouveaux appareils photo Canon entre les mains de jeunes enthousiastes et les avons emmenés dans les réserves du parc Kruger, leur ouvrant ainsi littéralement les portes d’un nouveau monde. « Je me suis rendu compte à quel point nous avons eu de la chance de choisir la photographie plutôt que le football ou la couture », plaisante Mike, professeur de photographie qui compte des dizaines d'années d'expérience. « Apprendre quelque chose de nouveau est vraiment stimulant, mais en plus, l'appareil photo crée une relation entre le photographe et son sujet. Si ce sujet est un animal, un jeune qui a été privé de cet univers naturel extraordinaire peut nouer des liens avec des rhinocéros ou d'autres espèces en voie de disparition. C'est tout simplement incroyable. »

Bien que les lieux soient à couper le souffle (WSO organise désormais aussi des ateliers avec le CYPP et Natural Selection Lodges au Botswana et en Namibie), le processus lui-même est simple. Les jeunes peuvent postuler pour participer aux ateliers par l'intermédiaire de leur école, ou directement s'ils sont au chômage. Ils s'engagent à suivre au moins cinq ateliers, pour apprendre à utiliser un appareil photo, mais aussi à raconter des histoires avec, et montent fréquemment dans un camion pour partir en safari dans la réserve, ce qui est la marque de fabrique du WSO. Parfois, l'émotion de ces étudiants peut être grande lorsqu'ils entendent et voient enfin ces animaux, si proches et pourtant si lointains, pour la première fois.

« Une jeune femme a fondu en larmes en voyant une hyène. Je lui ai demandé pourquoi et elle m'a répondu : « parce que je suis heureuse et que je pense à ma grand-mère. » Sa grand-mère, âgée de 101 ans, avait entendu ces hyènes toute sa vie, mais n'en avait jamais vu. Ainsi, elle a pu prendre une photo de cet animal et le montrer à sa grand-mère qui en entend chaque nuit dans son village situé de l’autre côté de la clôture du Kruger. »

Le fondateur de Wild Shots Outreach, Mike Kendrick (à gauche), se tient près d'un camion et lève le pouce. Dans le camion se trouve un groupe de neuf étudiants, tous munis d'appareils photo Canon, prêts à partir pour leur tout premier safari photo.

Mais si ces ateliers donnent accès à un monde auparavant inaccessible, ils montrent aussi aux étudiants ce dont ils sont capables. Le programme joue un rôle clé dans la préparation des étudiants au monde du travail. Avec le soutien de WSO, certains ont suivi une formation pour devenir guides et ont trouvé un emploi. À mesure que Wild Shots Outreach se développait, il s'est naturellement modifié pour devenir une sorte d’incubateur pour les diplômés du CYPP. Beaucoup restent pour transmettre ce qu'ils ont appris au prochain groupe, tandis que les anciens étudiants les plus passionnés rejoignent l'équipe dans des rôles rémunérés pendant deux ans au maximum. « Ensuite, ils intègrent le secteur des safaris, des guides ou l’hôtellerie, par exemple. Parfois, ils créent leur propre entreprise », explique Mike.

L'un des tout premiers à le faire a été le directeur de programme, Rifumo Mathebula, qui a réalisé son rêve de devenir enseignant en gravissant les échelons et en tombant amoureux de la philosophie et de la mission de WSO. « Ce dont je suis le plus fier, c'est que Rifumo a pris en charge non seulement l'enseignement, mais aussi la gestion pédagogique », dit Mike. Il organise le programme, les dates, les lieux et le personnel, épaulé par cette équipe exceptionnelle de jeunes qui ont suivi Wild Shots Outreach et le Canon Young People Programme.

Le directeur du Programme Wild Shots Outreach, Rifumo Mathebula (au centre), arbore un large sourire, assis dans un camion et tenant un appareil photo Canon équipé d’un téléobjectif, tandis qu’il dirige un safari avec son équipe d’instructeurs, eux aussi équipés d’appareils photo Canon.

Aujourd'hui, Rifumo fait figure de modèle (« Il a un statut à la David Beckham dans sa communauté ! » s'amuse Mike) et il n'est pas le seul. WSO est devenu une sorte de pépinière de personnalités inspirantes, qui à leur tour inspirent les autres. « C'est ce que nous avons constaté et nous sommes ravis que l'université de Northampton [qui a rédigé un rapport d'impact sur le CYPP] ait mis cet aspect en valeur », déclare Mike. « Auparavant, ces jeunes n’avaient pas de modèles dans le domaine de l’emploi, et encore moins dans celui du tourisme animalier ou de la conservation. Et, bien sûr, sans emploi, ils n'avaient pas non plus de réseaux sur lesquels s'appuyer. Quand on est jeune, sans emploi et chez soi sans argent, voir que quelqu'un de sa communauté a réussi est vraiment valorisant et donne confiance en soi. »

Lorsque les étudiants souhaitent poursuivre leurs rêves ailleurs, le WSO Bursary Programme offre le type de soutien personnalisé qui peut les aider à les concrétiser. Les règles sont simples : vous êtes un ancien étudiant motivé du WSO et vous avez un plan que vous souhaitez réaliser. « Jusqu'à présent, nous avons soutenu 56 de nos anciens étudiants à obtenir des qualifications et des formations supplémentaires. Cela va du permis de conduire, indispensable pour devenir guide, à l’université. Nous avons même aidé un étudiant à obtenir sa licence de pilote privé. » 

Pour Mike, il s'agit de favoriser la fierté, l'autodétermination et la confiance en soi chez chaque individu. Aucun jeune ne ressemble à un autre, et c’est ce qui sous-tend tout l'objectif du partenariat entre Wild Shots Outreach et le Canon Young People Programme : transformer les vies des jeunes étudiants noirs et soutenir les ambitions de chacun. « Ce n’est pas quelque chose qui vient naturellement d’ailleurs », dit-il. « Et quelle manière formidable d’y parvenir, à travers un appareil photo, à travers des photographies. » 

En savoir plus sur le Canon Young People Programme.

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