Tout-en-un : le one-shot comme technique de storytelling éloquente

« Certaines personnes trouvent ça inutile, mais il faut évidemment que la situation s'y prête. Quoi qu'il en soit, j'aime beaucoup la tension que le one-shot génère », affirme Danny Feng, réalisateur de vidéos, directeur artistique et fondateur de Feng Production basé à Berlin. « Qu'il s'agisse de clips vidéo, de scènes documentaires… J'adore réaliser des vidéos en une prise. » Danny ne cherche pas la perfection, mais utilise cette technique pour créer des vidéos à l'image de l'être humain : imparfaites. C'est cette authenticité qui apporte une âme, du réalisme et le côté immersif à ses réalisations.

Ancien ingénieur du son, Danny tire parti de son expérience des concerts et des performances en direct pour commencer à filmer en one-shot. Il détaille les situations lors desquelles il filme en one-shot, explique pourquoi il a choisi cette technique pour réaliser le clip vidéo de Camel Power Club à Ventura (en direct de Bruxelles) et précise l'équipement utilisé. En bonus, Danny vous partage ses meilleurs conseils pour filmer en one-shot.

Filmer en one-shot, c'est filmer toute une scène ou toute une séquence en une seule et même prise avec une même caméra. De nombreux réalisateurs filment en one-shot. C'est notamment le cas d'Orson Welles pour la première scène de La Soif du mal (1958) et de Martin Scorsese pour la séquence du film Les Affranchis (1990) à Copacabana.

« Aucune coupure, aucun filtre, ni aucune postproduction. Nous filmons et publions le résultat tel quel », affirme Danny. « C'est une technique formidable, car c'est un bon moyen d'apporter une touche d'authenticité et de réalisme dans ce contexte. »

Filmer en one-shot semble compliqué, pourquoi le faites-vous ? « C'est pour le défi », confie Danny. « Surtout lorsque la scène doit être illuminée ou que vous avez des marqueurs temporels pour être au bon endroit au bon moment. Ces défis sont très difficiles à relever dans le cadre d'un tournage en une prise. »

« Je suis amateur de technologie et j'adore tester des équipements dernier cri, mais lors des prises de vues, je n'ai pas envie de devoir penser à mon matériel », indique Danny. « C'est pour ça que j'aime l'EOS C70. Je peux la configurer en moins de cinq minutes et commencer à filmer. »

Le poids de la caméra est un paramètre important à prendre en compte, mais une caméra trop légère n'est pas forcément adaptée. « J'ai pu constater qu'une caméra plus lourde permet de réduire la quantité de vibrations qui atteignent le capteur », précise Danny. « Lorsqu'il n'y a pas de stabilisateur d'image intégré, j'essaye de choisir des caméras aussi lourdes que possible, mais l'EOS C70 est un bon compromis. Ni trop lourde ni trop légère, cette caméra est compacte et sa stabilisation d'image électronique est excellente. »

La plupart du temps, Danny filme à main levée sans configuration « trop extravagante » et en 4K pour une polyvalence maximale lors du montage. « Vous pouvez filmer sans limites et les codecs sont plutôt efficaces et vous permettent de filmer en 4K avec une carte de 128 Go. Ce qui fait beaucoup de contenu. »

Pour Danny, le plus important lorsque vous filmez en one-shot, c'est d'accepter les imperfections qui, selon lui, donnent une âme au rendu. C'est la manière dont vous gérez ces petites erreurs sur le moment qui compte. « Les erreurs font partie des concerts, c'est elles qui apportent une touche d'authenticité. Si votre rendu est flou, pas de panique ! Effectuez la mise au point en douceur. »

Danny a tiré de belles leçons de son premier one-shot, découvrez lesquelles :

1. Ne multipliez pas les prises

2. Identifiez les moments clés

3. Réglez la balance des blancs manuellement

4. Utilisez la stabilisation intégrée

5. Utilisez la mise au point manuelle

6. Déplacez-vous en toute agilité

7. Faites preuve de créativité pour un visuel attrayant