Jasper Doest
« Je trouve formidable que le World Press Photo ait créé les catégories Environnement. Nous sommes conscients du réchauffement climatique et de la déforestation en Amazonie, mais de nombreux sujets moins connus font désormais surface en conséquence de la mutation de notre environnement. Ils méritent d'être évoqués.
Nous vivons dans une époque où les changements environnementaux ont de plus en plus d'impact. Si nous ne réagissons pas maintenant en parlant du dérèglement climatique, par exemple, il sera trop tard. Le temps presse, mais nous avons encore une chance de pouvoir changer les choses.
Le projet que j'ai présenté au concours World Press Photo est consacré à la relation entre les hommes et les macaques japonais. Les macaques japonais étaient considérés comme un intermédiaire sacré entre l'Homme et les dieux. De nos jours, ils sont traités comme des nuisibles pour les exploitations agricoles et ridiculisés dans l'industrie du divertissement. Mais pour moi, l'enjeu est encore plus important. J'espère que ce projet sera perçu comme une histoire sur la relation entre nous, êtres humains, et tous les autres animaux avec qui nous partageons la planète.
Je me considère comme un photojournaliste et photographe documentaire animalier. Je raconte des histoires sur la relation entre les animaux sauvages et les gens. J'ai commencé cette série il y a onze ans, alors que je recherchais juste de jolies images sur les macaques japonais. Mon rédacteur en chef au magazine National Geographic m'a demandé : « C'est quoi l'histoire ? » et je ne savais pas quoi répondre, alors j'ai commencé à réfléchir au contexte général. Ce sont des histoires qui méritent d'être racontées. Il ne faut pas se contenter de montrer la beauté de la nature. Bien sûr, la beauté est importante, mais je pense que nous avons besoin des deux pour attirer l'attention du public et comprendre ce qui se passe. »