Comment décririez-vous votre style photographique ?
« J'aime les photos cinématographiques. Lorsque l'on regarde mes images, je veux qu'elles évoquent une séquence tirée d'un film. « Je ne veux pas que mes images relèvent de la fiction, elles doivent être réelles et représenter la réalité. J'aime parfois montrer quelques petites erreurs, la vie n'est pas parfaite. Les erreurs montrent ainsi la réalité du sport. Lorsqu'une image est 100 % parfaite, selon moi, c'est de la fiction. »
Quels sont les principaux défis que vous rencontrez avec la photographie sportive ?
« Il faut toujours être prêt à faire face à tous les temps et à toutes les conditions. Je ne peux pas contrôler la lumière dans la forêt pendant un ultra-marathon. Il n'est pas toujours facile de photographier les coureurs dans l'obscurité. Il y a quelques années, alors que j'étais fatigué lors d'une séance photo en Turquie, j'ai glissé et je suis tombé sur 100 m sur la glace, avec mon équipement. Je n'ai pas été blessé, mais ça peut être très dangereux. Je dois toujours être prêt et en forme. Quelquefois, nous escaladons des montagnes, nous marchons pendant des kilomètres et nous portons notre équipement. Il est donc important d'être en bonne condition physique. »
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui débute dans ce secteur ?
« Il ne faut jamais cesser de lire et d'apprendre. Renseignez-vous au maximum sur le sport et mettez votre égo de côté ! Pour être un bon photographe, il faut oublier son égo. Apprenez et essayez toujours de faire de votre mieux. N'oubliez jamais d'essayer différentes options, et n'ayez pas peur d'expérimenter. »
Le type de sport modifie-t-il votre manière de photographier ?
« Oui, absolument. J'utilise toujours le même appareil photo, mais je change souvent d'objectif. Parfois, il est nécessaire de disposer d'un grand-angle pour se rapprocher de l'action. Il faut toujours s'adapter en fonction du sport que vous photographiez. C'est pourquoi il est si important de bien connaître le sport et votre équipement. J'emporte trois appareils photo avec différents objectifs, je suis donc toujours prêt pour ce qu'il se passe. Je ne veux pas rentrer chez moi et me lamenter car je n'ai pas changé d'objectif. Je ne veux pas non plus regretter de ne pas avoir été prêt à temps. »
Comment réussir à se démarquer dans un secteur si concurrentiel ?
« La veille d'un évènement, je me renseigne au maximum sur les athlètes, la météo et l'endroit. Ensuite, je vérifie mon équipement. Les réseaux sociaux permettent aux gens de prendre des photos avec leur téléphone et de les poster immédiatement. Il faut donc être très rapide. C'est essentiel. Avant la photographie numérique, le processus était très différent. J'utilise mon transmetteur wifi afin d'envoyer les images à mon entreprise tout de suite, qui les envoie ensuite partout dans le monde. Si mes clients sont satisfaits, je le suis aussi. J'essaie toujours de faire de mon mieux pour eux. »