Bon nombre de vos projets portent sur les jeunes. Qu'est-ce qui vous incite à les photographier ?
« J'ai le sentiment que lorsqu'ils grandissent et durant la période où ils construisent leur identité, aussi bien en tant qu'enfants que jeunes adultes, ce processus nécessite beaucoup d'énergie. Et cela me fascine. »
Quel projet a été le plus difficile pour vous ?
« Le plus récent, portant sur des filles menacées, a été très difficile, dans tous les domaines. Elles ont vécu une enfance très difficile et le plus important pour moi a été de gagner leur confiance. J'ai également eu du mal à obtenir le consentement des filles, de leurs parents, du centre d'accueil dans lequel elles vivent et de la municipalité, toutes les couches bureaucratiques mises en place pour les protéger. Mais, même si ce fut très complexe, cela me rend très heureuse. »
Quel est l'enseignement le plus précieux que vous avez tiré en matière de photographie documentaire ?
« Grâce à mon premier professeur de photographie à la Danish folk high school, j'ai découvert qu'il fallait s'appuyer sur son expérience pour véritablement établir un lien avec ses sources. Cette idée s'est intensifiée lorsque je suis allée en école d'art car j'ai réalisé qu'il fallait être à la fois ouverte et vulnérable pour les gens que vous photographiez se livrent à vous. Et je pense que c'est très fort. De nombreuses photos exceptionnelles reposent sur la vulnérabilité. »
Jusqu'à présent, quel a été le temps fort de votre carrière ?
« J'ai réalisé le projet « A Question of Honour » en collaboration avec deux très bons amis, Andreas Haubjerg et Mikkel Thuesen, et nous avons été très contents de remporter le premier prix du concours Photo danoise de l'année 2019, dans la catégorie portraits. De toute évidence, ce fut un temps fort parce que cela a permis de mettre en avant l'histoire, et c'est précisément ce que nous souhaitions. »